Pourriez-vous nous décrire ce projet en quelques mots ?
A l’initiative de Cécile Delon, enseignante d’anglais, nous nous sommes lancés dans l’aventure Erasmus+ au lycée Jean Baylet au cours de l’année 2022-2023.
Nous avons alors intégré le consortium SESAME, qui nous a mis le pied à l’étrier pour entamer toutes les démarches, qui font parfois un peu peur au début. Nous avons alors obtenu l’accréditation pour notre partie lycée professionnel. SESAME est d’un grand soutien pour nous accompagner dans nos démarches lorsque l’on prépare nos mobilités.
Depuis la rentrée 2023, nos projets d’ouverture européenne ont commencé à se concrétiser : job shadowing en Slovénie en novembre 2023, puis au Danemark en avril 2024, et surtout mise en place d’une PFMP de 3 semaines dans des entreprises en Slovénie pour 5 élèves de 1ère Bac Pro Melec et 3 élèves de 1ère Bac Pro Logistique au mois de juin dernier.
Pouvez-vous nous présenter une de vos mobilités ?
Avec Cécile Delon, nous nous sommes rendus dans un lycée professionnel de Ljubljana, en Slovénie, en novembre dernier. Nous y avons été accueillis formidablement. Nous avons pu suivre des cours et beaucoup échanger avec nos collègues slovènes sur nos pratiques pédagogiques, nos systèmes éducatifs, les pistes d’amélioration. C’était une semaine très dense, culturellement très enrichissante et nous sommes rentrés en France extrêmement motivés pour poursuivre nos projets Erasmus+.
Et un exemple de mobilité élève ?
Nous avons gardé des liens très forts avec nos collègues slovènes et cela nous a permis de construire notre projet mobilité élèves (Périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) à l’étranger). Naturellement, notre choix s’est porté sur la Slovénie.
Du 1er juin au 24 juin 2024, 8 de nos élèves de 1ère Bac Pro ont donc effectué 3 semaines de PFMP à Ljubljana : dans 3 entreprises d’électricité/fibre optique et chez Decathlon. Notre projet consistait en une vraie expérience de vie pour nos élèves, puisqu’ils étaient logés en auberge de jeunesse, mais devaient s’acheter leur nourriture, cuisiner, gérer leur budget… et s’exprimer en anglais toute la journée dans le cadre professionnel.
Nous les avons accompagnés sur place, avons passé le premier week-end avec eux pour qu’ils prennent leurs repères (où et comment prendre les bus pour se rendre en entreprise, où acheter leur nourriture etc..) et avons accompagné chacun d’eux en entreprise le premier jour.
Enfin, nous sommes retournés à Ljubljana quelques jours à la fin de leur PFMP pour effectuer la visite de stage et échanger avec les tuteurs. Conforter ces partenariats naissants est un enjeu important pour pérenniser ce lien et faciliter les mobilités futures. Enfin, nous avons profité du week-end avec nos élèves, en leur faisant découvrir la ville de Piran, sur la côte adriatique.
A 17 ans, c’était un beau challenge pour nos élèves de Valence d’Agen, peu habitués à voyager, même en France.
Qu'avez-vous retiré de votre expérience de mobilité ? Quels sont les avantages d’un tel programme pour un enseignant ?
En tant qu’enseignant, un job shadowing (période d’observation en situation de travail) est un moment privilégié et extrêmement précieux car il nous permet de nous ouvrir à une autre culture, à une autre façon d’envisager l’enseignement, à travers des échanges pédagogiques toujours très constructifs. Dans le cadre d’Erasmus +, les collègues que nous rencontrons sont passionnés et motivés, ouverts, avec une belle idée de l’Europe. Enfin, c’est aussi l’occasion de pratiquer une autre langue, notamment l’anglais et de développer nos compétences linguistiques.
Bref, cela fait un bien fou et nous permet de rentrer en France plein d’énergie, avec l’envie de proposer de nouvelles choses, de nouvelles pratiques pédagogiques, à nos élèves, mais également à notre équipe pédagogique au sein de notre établissement.
Quelle est la plus-value pour un élève ?
Le bénéfice pour nos élèves est gigantesque, et sous-estimé. Leur séjour en Slovénie a duré « seulement » 3 semaines, mais qui ont compté double en termes de développement personnel : autonomie, progrès en anglais, perfectionnement professionnel, maturité… Même aujourd’hui, ni les élèves, ni leurs parents, ni nous-mêmes n’avons réellement conscience de tout ce que cela leur a apporté. Nous avons semé des graines. Dans les mois, dans les années à venir, ces jeunes sauront qu’une partie de la confiance qu’ils ont en eux, qu’une partie de leur envie de voyager et de s’ouvrir au monde est née de ce projet Erasmus+.
Un niveau d’exigence avait été établi en termes de comportement, d’investissement, de niveau de langue. Dès la rentrée de septembre, les enseignants et la vie scolaire ont constaté une motivation importante chez ces élèves. Le projet Erasmus+ a porté ces élèves toute l’année.
Recommanderiez-vous cette expérience à vos collègues ?
Mille fois oui, pour quiconque a l’envie de s’investir dans sa mobilité. Une mobilité Erasmus+, ce n’est pas juste monter dans un avion et aller rencontrer des collègues dans un autre pays européen. C’est un vrai projet, qu’il faut construire et cela demande un peu d’énergie et de temps. Mais le résultat en vaut tellement la peine, pour nous et pour nos élèves !
Cela s’est traduit par davantage de sourires, peu d’absentéisme, des résultats scolaires en progrès
Mise à jour : novembre 2024