Une minute avec... Stéphane Bordes, conseiller pédagogique départemental en EPS

Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

J’ai une formation STAPS à Toulouse et je jouais à Colomiers en première division au rugby. Ne souhaitant pas m’expatrier dans le nord de la France pour pouvoir continuer d’assouvir ma passion et de pratiquer le rugby à ce niveau-là, j’ai travaillé dans un club de tennis de la banlieue toulousaine. Lorsqu’il a été vendu, j’ai décidé de passer le concours de professeur des écoles, qui est académique. J’ai été enseignant dans le premier degré, puis maître formateur et conseiller pédagogique de circonscription dans la Haute-Garonne pendant 14 ans. Depuis 2014, je suis conseiller pédagogique départemental pour l’Éducation Physique et Sportive (EPS) auprès du DASEN de la Haute-Garonne.

En quoi consiste ce métier de conseiller pédagogique ?

Ce métier est très divers. La priorité est de développer la politique nationale d’EPS, qui émane du ministère de l'Éducation nationale, sur le territoire de la Haute-Garonne : les programmes et aussi la mise en œuvre de certains dispositifs de priorité nationale comme « savoir nager », « savoir rouler à vélo », « 30 minutes APQ » et « Génération 2024 » avec les Jeux olympiques et paralympiques. Ces dispositifs doivent être fortement développés dans le département, c’est ce que l’on fait avec ma collègue, Nadège Campan, avec qui je travaille depuis 2 ans avec beaucoup de bonheur. Nous sommes 2 conseillers pédagogiques EPS en Haute-Garonne car c’est un grand département.

Il y aussi de la formation : la formation des enseignants en formation initiale, en formation continue, la formation des formateurs, la formation des conseillers pédagogiques de circonscription et la formation de bénévoles pour les activités qui ne peuvent pas être encadrées par les enseignants seuls : la natation, le cyclisme, les activités de montagne, les activités nautiques.

Enfin, nous avons en charge le partenariat avec les fédérations sportives et les collectivités territoriales avec qui nous travaillons en étroite collaboration pour permettre l'utilisation des installations sportives et le prêt de matériel.

Quels sont vos interlocuteurs en interne et en externe ?

En externe, les collectivités territoriales et les fédérations sportives comme les ligues régionales, les comités, les districts départementaux, les clubs.

Et en interne, nous travaillons avec les conseillers pédagogiques de circonscription et les inspecteurs de l’Éducation nationale, qui sont nos interlocuteurs directs. Bien sûr aussi avec les directeurs d'école mais nous passons toujours par le filtre de la circonscription.

Quels sont les dispositifs de priorité nationale liés au sport ?

Il y a quatre dispositifs qui sont des priorités nationales. « Savoir nager », qui est une priorité et je dirai même une urgence, puisqu’il y a 1480 noyés par an en France. Il y a une nouvelle démarche depuis février 2022 et nos formations doivent permettre aux enseignants de rentrer dans cette nouvelle démarche novatrice.

Ensuite il y a « savoir rouler à vélo » dont s’occupe ma collègue. Un gros travail est mené tant au niveau de la formation que des partenaires. Ce dispositif est une vraie culture du département, cela fait 20 ans qu’on développe cette activité, et plus particulièrement dans les zones très rurales comme le sud du département. Dans « savoir rouler à vélo » il y a l’aspect EPS, les enfants vont construire des apprentissages moteurs, mais il y a aussi le côté mobilité douce. L’EPS est un vrai levier pour des projets pluridisciplinaires.

Ensuite, il y a « 30 minutes APQ », c’est un dispositif nouveau qui permet aux élèves d'avoir une activité physique quotidienne en complément de l’EPS. Les jours où ils n'ont pas EPS, nous nous devons de leur offrir 30 minutes d’activité physique pour les inviter à bouger. C’est un dispositif promoteur de santé. On assure pour cela des formations de directeurs.

Le dernier dispositif est « Génération 24 ». Cela fait plusieurs années que l’on est investi dans ce projet et cette année est particulière puisqu’on est en 2024. Il y a un vrai investissement de la part des écoles et de vrais projets et manifestations sportives autour des Jeux.

En cette année olympique, y-a-t-il des moments forts ?

Cette année pendant la coupe du monde de rugby, 880 classes ont été engagées dans un projet avec nos partenaires.
Il y a eu aussi la semaine Olympiques et Paralympiques qui avait une coloration Jeux Olympiques et Paralympiques. Cette année, nous colorons toutes les manifestations autour des Jeux.

Vous avez d’ailleurs été relayeur de la flamme olympique, pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

C’est une expérience très symbolique teintée d’une forte émotion. Tous les porteurs de flamme avaient candidaté, moi, j'avais la particularité d'être proposé par mon institution. Je remercie d’ailleurs les personnes qui ont œuvré pour qu’un personnel de l'académie de Toulouse soit porteur de cette flamme. Je l'ai vécu comme un représentant de l'ensemble de l'académie, et plus particulièrement des élèves de la Haute Garonne. J’en ai d’ailleurs rencontré certains qui étaient en bord de route !
C’est une manifestation très réglée, avec beaucoup de préparation et de temps d’attente pour un relai de la flamme de 3 minutes ; c’est excessivement court mais excessivement intense. J’ai ressenti beaucoup de fraternité et de mobilisation de la part du public, ça fait du bien par les temps qui courent. Le public était de tout âge, il y avait des enfants, des parents, des grands-parents. Et puis j'ai eu la chance de porter la flamme à Colomiers, ville où je jouais au rugby, j’ai vu des anciens joueurs qui ont profité de l’occasion pour me saluer. À titre personnel, cela m’a fait très plaisir.

Une devise ?

 « Je préfère l'avenir au passé, car c'est là que j'ai décidé de vivre le restant de mes jours » de Victor Hugo. Je fais un métier passionnant, je me sens utile et je suis un conseiller pédagogique heureux, comme j’étais un enseignant heureux et un maître formateur heureux. Je reste optimiste, c'est ma nature.

Un mentor ?

J'ai rencontré des gens exceptionnels et inspirants dans mon parcours professionnel et sportif. Dans l'Éducation nationale, j'ai passé six ans de bonheur pédagogique avec une inspectrice de l’Éducation nationale, Myriam Fournier Dulac. C’est une personne inspirante, bienveillante, humaine.

Une œuvre ?

Je suis tellement passionné par les arts que je pourrais vous en citer dans tous les domaines. En œuvre littéraire, je dirais Cyrano de Bergerac, c’est une œuvre très française, à la fois paillarde et extrêmement subtile et délicate au niveau de la langue française. Elle est très représentative de notre cher pays.
En œuvre musicale, je dirais qu’une vie sans Souchon serait une vie bien triste.

Mise à jour : mai 2024