Une minute avec...Ludovic Carrié, professeur d'EPS à Toulouse

Les concours pour devenir professeur sont ouverts jusqu'au 7 novembre. Découvrez ci-dessous le portrait de Ludovic Carrié, professeur d'EPS dans l'académie de Toulouse depuis 22 ans !

Quel est votre parcours ?

Je suis professeur d’EPS depuis 22 ans. J’ai fait mes études en STAPS et à l’IUFM de Toulouse ; j’ai fait mon année de stage au collège de Riscle dans le Gers. Après cette année de stage, j’ai passé 10 ans en région parisienne à Villiers-sur-Marne, au collège Pierre et Marie Curie. Ensuite, je suis « redescendu » dans l’académie de Toulouse, professeur titulaire remplaçant pendant 3 ans. Lors de la première année, j’ai saisi l’opportunité d’occuper pendant quelques mois un poste de faisant fonction de personnel de direction adjoint au collège Elisabeth Badinter de Quint-Fonsegrives.
 Aujourd’hui, titulaire du CAFFA je suis en temps partagé entre l’INSPE et le collège Hubertine Auclert de Toulouse. J’ai une classe de 6e, deux classes de 4e, et je suis professeur principal d’une classe de 3e.

En quoi consiste votre métier de professeur d’EPS ?

Institutionnellement le professeur d’EPS a pour mission de former des collégiens et des lycéens lucides, autonomes, physiquement et socialement éduqués dans un soucis de vivre ensemble. Afin de répondre aux besoins des élèves, il faut aimer travailler avec des adolescents avec toute la complexité que cela implique mais aussi savoir travailler en équipe. Chaque journée est différente. C’est un métier où il faut être capable de s’adapter et où il ne faut pas avoir peur de « mouiller le maillot » dans la relation pédagogique et humaine avec nos élèves. Être professeur d’EPS s’est aussi se remettre en question afin de sécuriser émotionnellement et physiquement nos élèves afin qu’ils n’aient pas peur de s’engager dans les apprentissages. Avoir des compétences didactiques et pédagogiques est indispensable mais il est aussi important de se connaître en tant que personne afin de créer sa propre « autorité éducative » propédeutique pour moi à un bon climat de classe et à l’apprentissage de nos élèves.
Enfin, notre discipline permet à nos élèves de monter en compétence d’un point de vue moteur mais elle a aussi un rôle majeur dans la transmission des valeurs de la république et celles de l’olympisme dans le cadre notamment de « génération 2024 ».

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ?

La relation aux élèves, les faire progresser physiquement, émotionnellement et socialement mais aussi le travail avec les équipes pédagogiques et les personnels de direction ou les IA-IPR. C’est aussi une chance de pouvoir monter des projets disciplinaires ou interdisciplinaires, travailler dans le cadre de l’UNSS et de former des jeunes officiels ou des jeunes reporters. Toute cette diversité fait la richesse de ce métier qui m’anime toujours autant aujourd’hui.

Dans le cadre de ce métier de professeur d’EPS, quelles sont vos autres missions ?

Je suis très investi dans le décrochage scolaire : Référent décrochage scolaire, j’ai réalisé de nombreux projets dans les différents établissements où je suis intervenu avec pour ambition de formaliser des pratiques reconnues comme efficace par la recherche et le terrain que je partage aujourd’hui dans ma formation continue au PRAF ou dans le cadre de Formations à Initiatives Locales. J’ai aussi eu l’opportunité de créer un parcours magistère pour accompagner la formation CPLDS pour les futurs coordonnateurs MLDS (mission de lutte contre le décrochage scolaire).
Enfin, je suis accompagnateur CARDIE depuis 5 ans. Je prends un réel plaisir à détecter, impulser et accompagner des pratiques innovantes comme « réparer le langage en devenant écrivain » au Lycée Eugène Montel ou des expérimentations comme « la classe coopérative » du collège Jean moulin. La journée académique de l’innovation qui aura lieu le 24 Avril cette année est le lieu permettant entre autres de valoriser tous ces projets.
Depuis cette année, l’ensemble des accompagnateurs CARDIE de l’académie travaille sur le Conseil national de la Refondation (CNR). En attendant la validation de nouveaux projets, j’accompagne entre autres le collège de Guilhermy (en lien avec le sport) et celui de Renée Bonnet (en lien avec les élèves à besoins éducatifs particuliers). L’enjeu de notre accompagnement est de répondre aux besoins de ces acteurs de l’innovation dans la réalisation, l’accompagnement, la valorisation et l’évaluation de leurs projets.

Les concours pour devenir professeur sont actuellement ouverts. Comment motiveriez-vous des jeunes pour devenir professeur ?

Comme je le dirais à mes élèves : n’ayez pas peur d’oser ! C’est un métier passionnant où on se sent utile et dans lequel les élèves sont une source de motivation intarissable. Certes, on peut rencontrer des difficultés (pédagogiques, relationnelle, structurelles) mais on n’est jamais seul pour y faire face. Il est souvent possible de se saisir d’opportunités pour les dépasser. Si en plus, vous aimez les relations humaines, alors vous vous épanouirez pleinement dans ce magnifique métier.

Quelle est votre devise ?

Je suis quelqu’un de très optimiste alors je dirais « le meilleur reste à venir ».

Si vous étiez une œuvre ?

Le film « Forrest Gump » avec « Cours Forrest, cours ! ».

Quel est votre mentor ?

Professionnellement, je dirais André Tricot. C’est lui qui me vient immédiatement à l’esprit. Par rapport à ses recherches, parce qu’il a travaillé à l’INSPE de Toulouse et parce que c’est une personne connue et reconnue avec une grande humilité. Quand je suis arrivé dans l’académie, je l’ai rencontré lors d’une formation et il a accepté que nous ayons un entretien car je voulais avoir une caution scientifique à ma démarche de prise en charge du décrochage scolaire. Il a pris de son temps pour moi et m’a conforté dans mes idées. Je lui en suis encore reconnaissant.

Mise à jour : octobre 2024